La plus grande collection de pièces d’or exhumée en mer Méditerranée par des plongeurs amateurs

Découvert en août 2021 au large de la petite île de Portitxol, à l’est de l’Espagne, le trésor en parfait état de conservation daterait de l’Empire romain. Le butin proviendrait d’un coffre-fort abîmé en mer.

Au total, cinquante-trois pièces d’or ont été trouvées par les archéologues lors de l’affinement des recherches

Le hasard est souvent à l’origine des plus grandes découvertes. Lors d’une sortie en mer pour ramasser des déchets, Luis Lens et César Gimeno, beaux-frères et tous deux plongeurs à leurs heures perdues, sont attirés par une lueur au fond de l’eau. Pour le quotidien espagnol El País, Luis précisait s’équiper d’une simple panoplie de plongée «à 10 euros, composée d’un maillot de bain, lunettes, tubas et palmes». L’ironie est telle qu’ils remonteront avec une trouvaille d’une valeur inestimable.

Cinquante-trois pièces d’or

Les plongeurs n’hésitent pas à s’aventurer à sept mètres de profondeur vers ce qui ressemble, à première vue, à une «pièce de dix centimes». En grattant un peu la roche, Luis et César découvrent sept autres pièces, incrustées dans la roche. Le lendemain de la découverte, ils décident de contacter les autorités locales. Des archéologues sont envoyés sur place, habitués des lieux.

Autrefois lieu de passage pour les navires transitant entre la province romaine de Bétique en Espagne et Rome, la baie de Portitxol regorge à cet effet d’artefacts. Depuis le lancement des fouilles en 2019, des amphores, des ancres et des fragments de céramique ont été exhumés. En approfondissant les recherches introduites par Luis et César, les archéologues remontent quarante-cinq nouvelles pièces d’or enfouies dans le sable, soit cinquante-trois au total. «C’est incroyable, c’est le rêve de chaque enfant de trouver un trésor», confie Luis à El País. À ce jour, il s’agit d’un des plus grands ensembles de pièces d’or romaines trouvées en Espagne et en Europe.

Les analyses permettent de dater les pièces. Frappées entre 360 ​​et 409, elles offrent «une multitude d’informations nouvelles pour comprendre la phase finale de la chute de l’Empire romain d’Occident» se réjouit Jaime Molina, professeur d’histoire antique à l’Université d’Alicante et également chef d’équipe des archéologues sous-marins. Dans «parfait état de préservation», cinquante-deux d’entre elles sont associées à l’effigie d’un empereur : trois pièces à Valentinien Ier, sept à Valentinien II, quinze à Théodose Ier, dix-sept à Arcadius et enfin dix à Honorius. Seule une reste non identifiée.

«C’est l’un des plus grands ensembles de pièces d’or romaines trouvées en Espagne et en Europe», livre Jaime Molina sur le site de l’Université d’Alicante. «Les pièces étaient probablement cachées par un riche propriétaire terrien local qui voulait protéger une partie de son argent des barbares, qui envahissaient et pillaient l’Empire romain d’Occident à l’époque», a-t-il mentionné. L’argent proviendrait d’un coffre détérioré en mer, puisque «trois clous et des restes de plomb très détériorés» gisaient à proximité des pièces.

Le gouvernement de Valence soutient la campagne de recherche, jusqu’à allouer 17 800 € au professeur Jaime Molina et son équipe pour continuer les fouilles sur le site dans les prochaines semaines à venir. Le trésor est restitué à l’Université d’Alicante avant d’être exposé prochainement au musée archéologique et ethnographique Soler Blasco de Xàbia.

Source : Le Figaro

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